Code

La Gnose - britani

Aller au contenu

La Gnose

Breton et religion
      Classiquement le mot Gnose vient du grec Gnosis qui signifie littéralement connaissance. De nos jours la Gnose désigne un mouvement ésotérique antique trouvant ses racines aussi bien dans le Judaïsme que le Christianisme, qui prétendait atteindre le Salut de l’âme uniquement par la connaissance. Ce mouvement, loin d’être uniforme, regroupait de nombreux groupes se différenciant les uns des autres par leur doctrine. Mais le principal point commun de cette pensée gnostique est de percevoir la matière comme étant mauvaise, par nature, dans laquelle les âmes, d’origines divines, se trouvent enfermées. Et que seule la connaissance peut les libérer pour retourner à leur premier état divin. De là découle donc une vision dualiste du monde.
Il ne s’agit plus d’illuminer la matière, d’y accueillir le divin, mais bien de la fuir par le seul moyen d’un savoir particulier.
Ainsi Gnose, d’un mot simple, est devenu le nom d’une idéologie particulière aux diverses ramifications.
Mais la traduction par les petites racines celto-bretonne va nous donner des précisions importantes et nous faire comprendre que Gnose, dans son sens premier, décrit surtout un processus intérieur particulier.
Gnose se détaille en :
G(o)-Noz
Le o de Go disparait au profit de la prosodie.
. Go est une petite racine importante que l’on retrouve dans de nombreux mots.
De manière littérale elle décrit la levée de la pâte sous l’action du levain.
Plus généralement, Go signifie une élévation par une transformation.
Cela renvoie à l’évangile de Mathieu (Mt 13, 33) :
« Il leur dit une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. ». »
Nous retrouvons le lien entre le levain et l’action d’élever par la transformation.
C’est pour cela qu’il est possible de comprendre pourquoi la racine Go ait pu aussi désigner, il y a longtemps, le forgeron. Cela peut sembler étonnant mais qu’est-ce que fait un forgeron si ce n’est « lever » le métal par sa transformation ?
De plus forgeron pouvait également désigner l’alchimiste qui, lui aussi, élève et transforme la matière par la Lumière.
. Noz signifie simplement la nuit
Ainsi Gnose ou G(o)-Noz peut signifier l’élévation par la transformation de la nuit.
Il faut donc saisir que la Gnose est un processus de transformation des ténèbres intérieures. Cette transformation est bien sûr en lien avec l’idée de séparer le pur de l’impur, le subtil de l’épais.
La Gnose, au-delà d’une connaissance strictement intellectuelle et statique, décrit alors un processus intérieur d’élévation par l’Esprit car, tel le levain, un agent spirituel extérieur est nécessaire à l’opération.
Mais il faut savoir différencier la fausse Gnose et la vraie Gnose comme ont pu le souligner St Paul, St Irénée ou encore Clément d’Alexandrie.
La vraie Gnose est fidèle à sa définition en langue celto-bretonne puisqu’elle allège et dépouille le vieil homme favorisant ainsi son ouverture à l’Esprit.
La fausse Gnose, qui ne devrait pas s’appeler Gnose, est d’ordre exclusivement intellectuelle et ne fait qu’alourdir le vieil homme le confortant dans son orgueil. Cette connaissance opacifiante usurpe le nom de Gnose. Elle est nommée par St Irénée « la Gnose au nom menteur ». Et c’est cette dernière qui, actuellement, est nommé Gnose...
Il s’agit donc de faire œuvre de discernement lorsque se présente à nous un enseignement dit « gnostique ».
 
Philippe Pégeot
Retourner au contenu